Les célébrations marquant la Journée de la terre du 30 mars ont été particulièrement violentes cette année. Un Palestinien a été tué dans la bande de Gaza par un tir israélien près de la frontière, a affirmé le porte-parole des services d’urgence à Gaza. Plus de 50 Palestiniens ont en outre été blessés dans des heurts avec les forces israéliennes, lors de manifestations de plusieurs milliers de personnes en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza.
La Journée de la terre, célébrée chaque année le 30 mars par la minorité arabe palestinienne d’Israël, commémore la mort, en 1976, de six membres de cette communauté lors de manifestations contre la confiscation de terrains par les autorités israéliennes.
Plusieurs milliers d’Arabes israéliens ont défilé à Deir Hanna, dans le nord d’Israël, brandissant des drapeaux palestiniens et des photos des six morts de cette communauté. La police et l’armée israéliennes ont été placées en état de "mobilisation renforcée" à l’occasion de cette journée. L’armée a bouclé la Cisjordanie jusqu’à vendredi minuit. Les Etats-Unis ont appelé, en vain, Israéliens et Palestiniens à la retenue. "Nous ne voulons voir de violence d’aucune part, a déclaré à des journalistes un porte-parole du département d’Etat américain Mark Toner. Comme vous le savez, nous défendons le droit de tout peuple à manifester de façon pacifique."
HEURTS DANS LES TERRITOIRES OCCUPÉS
Mahmoud Zaqout, 20 ans, un Palestinien de la bande de Gaza, a été la première victime de ces affrontements entre manifestants et forces de sécurité israéliennes près de la frontière israélienne. Interrogée, l’armée israélienne a indiqué que des soldats avaient ouvert le feu, après des tirs de sommation, sur un groupe de Palestiniens qui se rapprochaient "dangereusement" du terminal frontalier d’Erez.
Trente-sept autres Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens à l’est de Beit Hanoun et de Khan Younès, a précisé dans un communiqué Adham Abou Selmiya, porte-parole des services d’urgences dans le territoire gouverné par le Hamas.
Des heurts entre jeunes lanceurs de pierres et soldats israéliens tirant des balles caoutchoutées et des grenades assourdissantes ont éclaté en début d’après-midi au barrage de Qalandia, qui commande l’accès à Jérusalem. Un millier de personnes ont marché vers le barrage avec des drapeaux palestiniens, selon un correspondant de l’AFP sur place. A Qalandia, 194 personnes ont été soignées, en grande majorité après inhalation de gaz lacrymogènes ou de liquides chimiques nauséabonds pulvérisés par les militaires israéliens, parmi lesquelles sept ont été hospitalisées pour blessures par balles caoutchoutées, a affirmé le porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, Mohammad Ayad.
A Jérusalem-Est occupé et annexé, 19 personnes ont été hospitalisées pour des blessures du même type, dont le responsable local du Fatah (le mouvement du président Mahmoud Abbas), Omar Chalabi, a-t-il ajouté. Alors que l’accès à l’esplanade des Mosquées était réservé aux Palestiniens âgés de plus de 40 ans et détenteurs d’une carte de résidence délivrée par Israël, la police israélienne a annoncé l’arrestation de 18 personnes.
A Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie, 11 personnes ont été hospitalisées, dont un homme de 20 ans dans un état grave après avoir reçu une cartouche de gaz dans la tête, selon la même source. Dans le nord de la Cisjordanie, un millier de Palestiniens ont défilé à Kafr Qaddoum, à l’ouest de Naplouse, un secteur décrété zone militaire fermée par l’armée israélienne. Cinq cents autres ont manifesté à Iraq Burin, au sud de Naplouse, en direction de la colonie juive de Bracha. Les heurts ont fait quatre blessés par balles caoutchoutées à Kafr Qaddoum et un à Iraq Burin, selon le Croissant-Rouge.
MANIFESTATIONS DE SOLIDARITÉ AU MOYEN-ORIENT
Dans le sud du Liban, près de la frontière israélienne, des centaines de Libanais et de réfugiés palestiniens ont manifesté sous haute surveillance, selon un correspondant de l’AFP sur place. Des manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens et du Hezbollah libanais. Sur des pancartes installées le long de la route menant à Arnoun, près de la frontière avec Israël, le Hezbollah a écrit "Jérusalem, nous arrivons !" ou "La Journée de la terre est le jour de l’attachement au droit au retour [des réfugiés palestiniens]". En Jordanie, plus de 15 000 personnes, y compris des membres de l’opposition islamiste et des syndicalistes, se sont rassemblées pour un sit-in à Kafrein, près de la mer Morte.
"Le sit-in est pacifique et la situation, sous contrôle", a déclaré une source sécuritaire.
Des centaines de Syriens se sont réunis dans le centre de Damas à l’occasion de cette journée, scandant également des slogans de soutien au président syrien contesté, Bachar Al-Assad, a constaté une journaliste de l’AFP. Au cours de cette Marche mondiale pour Jérusalem, placée sous le slogan "Des millions de Syriens veulent récupérer la Palestine", les manifestants ont scandé : "Nous reviendrons en Palestine, nous promettons à tous les morts et à tous les martyrs arabes que nous arrivons à Jérusalem."
Source: www.france-palestine.org
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