L’exil vers Gaza pour sortir d’un enfer carcéral où l’arbitraire règne en maître, telle est l’issue qui se profile pour la palestinienne Hana Shalabi, 30 ans, jetée en prison en Israël sans ménagement, ni jugement, et en grève de la faim depuis 43 jours pour dénoncer l’iniquité de sa détention.Aux termes de négociations avec les autorités israéliennes, un accord au forceps est parvenu à infléchir leur décision à l’égard de la jeune femme qui, loin de la relaxe que son innocence imposerait, sera finalement exilée dans la bande de Gaza pour trois ans.
Hana Shalabi s’est résolue à arrêter sa grève de la faim, mais avait-elle une autre alternative, alors que la main de fer de l’Etat sioniste a exercé de fortes pressions et que son état de santé se dégradait de jour en jour ? M. Qaraqaë, ministre palestinien des Prisonniers, ainsi que le Club des prisonniers ont condamné sa "déportation". Cet accord est intervenu à la veille des manifestations dédiées à la "Journée de la terre" qui, comme chaque année en Israël, protestent contre la spoliation des terres palestiniennes par Israël, à travers les Territoires palestiniens et à Jérusalem-Est.
Partie émergée de l’iceberg, le sort douloureux d’Hana Shalabi est là pour nous rappeler celui de tous les autres détenus palestiniens, dont la terrible réalité se mesure en chiffres et s'exprime à travers deux revendications essentielles : une trentaine de prisonniers palestiniens, dont un député du Hamas, ont cessé de s’alimenter, selon le Club des prisonniers, une vingtaine, d’après la porte-parole de l’administration pénitentiaire israélienne, Sivan Weizman.
Tous exigent l’annulation de la détention administrative et la fin de l’isolement carcéral, selon le Club des prisonniers, qui évalue à 700 le nombre des membres des services de sécurité palestiniens aux mains d’Israël, dont certains ont été arrêtés alors qu’ils portaient l’uniforme.
En outre, 27 députés, dont 24 de la majorité parlementaire du Hamas, croupissent dans les geôles israéliennes, y compris le président du Conseil législatif (Parlement) Aziz Dweik, interpellé en janvier et placé en détention administrative pour six mois, selon le ministère palestinien des Prisonniers. Au total, ce sont plus de 4.700 Palestiniens qui sont derrière les barreaux israéliens, la plupart pour des motifs de sécurité, 320 d'entre eux étant placés en détention administrative, une mesure héritée du mandat britannique sur la Palestine, qui permet de garder en prison sans jugement des suspects pour des périodes de six mois indéfiniment renouvelables.
Source: oumma.com
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